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Comment l’alimentation peut transformer votre santé mentale : les leçons du livre de Georgia Ede

Dans un monde où les troubles mentaux comme l’anxiété, la dépression ou le brouillard mental touchent de plus en plus de personnes, une nouvelle approche émerge : la "psychiatrie métabolique". Lors d’un récent live avec la docteure Eveline Bourdua-Roy, nous avons plongé dans le livre révolutionnaire de la psychiatre Georgia Ede, "Nourrir son cerveau, soigner son mental" ("Change Your Diet, Change Your Mind" en anglais). Ce livre remet en question les idées reçues sur la santé mentale en proposant une vision centrée sur l’alimentation et le métabolisme. Voici un aperçu des idées clés qui pourraient changer votre façon de voir votre cerveau et votre assiette.

Le cerveau : une centrale énergétique méconnue

On nous a longtemps dit que les troubles mentaux étaient dus à des déséquilibres chimiques, comme un manque de sérotonine ou de dopamine. Georgia Ede propose une hypothèse bien plus intrigante : et si ces troubles étaient des "déficits énergétiques" dans le cerveau ? Selon elle, notre cerveau, qui consomme environ 20 % de l’énergie corporelle, peut souffrir d’un problème métabolique avant même que le reste du corps ne montre des signes visibles.

Ce problème central est l’insulinorésistance cérébrale. Dans un corps en bonne santé, l’insuline aide les cellules à absorber le glucose pour produire de l’énergie. Mais dans un régime riche en glucides, typique de notre alimentation moderne, le corps devient résistant à l’insuline. Au niveau du cerveau, c’est encore plus complexe. La barrière hémato-encéphalique, qui agit comme une douane, laisse passer le glucose facilement, mais pas l’insuline. Résultat : les neurones se retrouvent entourés de glucose, mais sans assez d’insuline pour l’utiliser efficacement. Comme l’explique Eveline, "le cerveau meurt de faim dans un océan de sucre". Ce déficit énergétique peut se manifester par des symptômes comme le brouillard mental, des sautes d’humeur, ou des réveils nocturnes inexpliqués.

Les corps cétoniques : un carburant alternatif

Heureusement, le cerveau a un plan B : les corps cétoniques. Produits par le foie à partir des graisses lorsque la glycémie et l’insuline sont basses (par exemple, lors d’un jeûne ou d’une alimentation cétogène), ces molécules traversent facilement la barrière hémato-encéphalique et nourrissent les neurones sans dépendre de l’insuline. Contrairement à l’acidocétose, une condition dangereuse associée au diabète, la cétose nutritionnelle est un état physiologique bénéfique.

Eveline souligne que les corps cétoniques pourraient même avoir été le carburant principal du cerveau pendant l’évolution, lorsque les glucides étaient rares. Des études, comme celles du professeur Stéphane Cunnane, montrent que les bébés allaités sont naturellement en cétose, ce qui soutient le développement cérébral. Adopter une alimentation faible en glucides, comme le régime cétogène recommandé par Georgia Ede, peut restaurer cette flexibilité métabolique, permettant au cerveau de basculer entre glucose et cétones pour fonctionner de manière optimale.

L’inflammation : l’ennemi silencieux

Un autre acteur clé dans cette équation est l’inflammation chronique, qui affecte à la fois le corps et le cerveau. Un excès de glucose dans le cerveau provoque une glycation, un phénomène où le sucre "caramélise" les protéines, créant des déchets qui déclenchent une réponse immunitaire. Cette neuroinflammation perturbe les neurones, contribuant à des troubles comme l’anxiété, la dépression, ou même Alzheimer, parfois surnommé "diabète de type 3".

L’alimentation moderne, riche en glucides transformés et en huiles végétales pro-inflammatoires (comme l’huile de tournesol, pleine d’oméga-6), aggrave ce problème. À l’inverse, des aliments riches en oméga-3 (poissons gras, viandes d’animaux nourris à l’herbe) ou en choline (jaunes d’œufs) peuvent réduire l’inflammation et soutenir la santé cérébrale. Georgia Ede critique aussi les régimes faibles en graisses, qui privent le cerveau – composé à 60 % de graisses – de nutriments essentiels comme le cholestérol, crucial pour les membranes neuronales.

Antinutriments et santé intestinale

Le lien entre l’intestin et le cerveau, souvent appelé le "deuxième cerveau", est un autre point fort du livre. Les antinutriments présents dans certaines plantes (lectines, phytates, saponines) peuvent perturber la barrière intestinale, entraînant un intestin poreux. Cela permet à des substances indésirables de passer dans le sang, déclenchant une inflammation systémique qui atteint le cerveau. Pour les personnes sensibles, un régime végétarien ou végan, s’il n’est pas bien planifié, peut aggraver ces problèmes en raison de l’apport élevé en glucides et en antinutriments.

Georgia Ede propose une approche nuancée : privilégier des aliments entiers, idéalement d’origine animale pour leur densité nutritionnelle, tout en restant attentif aux besoins individuels. Elle ne rejette pas les plantes, mais insiste sur la nécessité de comprendre leur impact sur le métabolisme.

Des outils pratiques pour agir

Le livre ne se contente pas de théorie : il offre des solutions concrètes, comme des recettes et des conseils pour adopter une alimentation thérapeutique. Parmi les outils pratiques évoqués :

- Capteurs de glycémie : Porter un capteur (comme le Freestyle Libre) permet de découvrir son seuil de tolérance aux glucides. Une courbe glycémique idéale reste stable, sans pics ni creux, signe d’une bonne santé métabolique.
- Huile TCM : Extraite de l’huile de coco, elle booste la production de corps cétoniques, offrant un carburant rapide pour le cerveau. Attention toutefois à commencer doucement pour éviter des effets laxatifs.
- Exercice physique : La musculation, en augmentant la masse musculaire, améliore la sensibilité à l’insuline, réduisant les besoins en insuline pour absorber le glucose.

Un message d’espoir et de prévention

Ce qui rend ce livre si puissant, c’est son message d’espoir : en prenant en main son alimentation, chacun peut influencer sa santé mentale et physique. Cependant, Eveline insiste sur une approche prudente : les changements alimentaires ne remplacent pas un suivi médical, surtout pour ceux sous traitement psychiatrique. L’alimentation est un outil, au même titre que la psychothérapie, le sport, ou un sommeil de qualité.

Marion conclut en encourageant la prévention. Pourquoi attendre le diabète ou une dépression sévère ? Adopter une alimentation faible en glucides transformés, riche en graisses saines, et surveiller son métabolisme dès maintenant peut faire toute la différence. Comme elle le partage avec humour, même un carré de chocolat noir à 80 % peut faire bondir sa glycémie – preuve que chacun doit écouter son corps.

Conclusion : un livre à mettre entre toutes les mains

"Nourrir son cerveau, soigner son menta" est plus qu’un livre : c’est un guide pour comprendre comment notre alimentation façonne notre esprit. Que vous souffriez de brouillard mental, d’anxiété, ou que vous souhaitiez simplement optimiser votre santé, les idées de Georgia Ede offrent une feuille de route claire. Alors, prêt à revoir votre assiette pour nourrir votre cerveau ? Procurez-vous ce livre, disponible en précommande aux éditions Thierry Souccar, et commencez votre voyage vers une santé métabolique optimale.

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